PHILOSOPHIE - POEMES ETC...
Publié le 12/06/2011 à 20:45 par perleastrale
Tableau de Pablo Picasso
"Rire, c'est risquer de paraître fou...
Pleurer, c'est riquer de paraître sentimental...
Tendre la main, c'est risquer de s'engager...
Montrer ses sentiments, c'est risquer de s'exposer...
Faire connaître ses idées, ses rêves, c'est risquer d'être rejeté...
Aimer c'est risquer de ne pas être aimé en retour...
Vivre c'est risquer de mourir...
Espérer, c'est risquer de désespérer...
Essayer, c'est risquer de défaillir...
Mais nous devons en prendre le risque!
Le plus grand danger dans la vie est de ne pas risquer.
Celui qui ne risque rien... ne fait rien... n'a rien... n'est rien!"
Rudyard Kipling
Texte de Rudyard Kipling qui fait réfléchir sur le sens de la vie.
[youtubevideo]http://youtu.be/o75k_m_h7Hs[/youtubevideo]
Publié le 25/10/2009 à 00:26 par perleastrale
Illustration Galerie Bacon - Etude du dorprs Humain 1949
Règles pour être (s) humain (s).
Un corps t’a été donné. Tu peux l’aimer ou le détester, mais ce sera le tien pour toute la durée de cette vie.
Tu vas apprendre des leçons. Tu es inscrit(e) dans une école informelle à plein temps appelée "Vie ". Chaque jour tu auras l’occasion d’apprendre des leçons dans cette école. Tu pourras aimer les leçons, ou penser qu’elles sont idiotes ou sans pertinence.
Il n’y a pas de fautes, seulement des leçons. La croissance est un processus d’essai et erreur : l’expérimentation. Les expériences " ratées " font tout autant part du processus que celles qui réussissent.
Une leçon sera répétée jusqu’à ce quelle soit apprise. Une leçon te sera présentée sous diverses formes, jusqu’à ce que tu l’apprennes. Quand tu l’auras apprise, tu pourras passer à la leçon suivante.
Apprendre des leçons ne finit jamais. Il n’y a pas de partie de "Vie" qui ne contienne de leçon. Si tu es en vie, il y a des leçons à apprendre.
" Ailleurs " n’est pas meilleur qu’ " ici ". Quand ton " ailleurs " est devenu " ici ", tu obtiens à nouveau un autre " ailleurs " qui a son tour te semblera meilleur qu’ " ici ".
Les autres sont essentiellement des miroirs de toi-même. Tu ne peux aimer ou détester quelque chose chez autrui que si ce quelque chose reflète une chose que tu aimes ou que tu détestes en toi.
Ce que tu fais de ta " Vie " dépend de toi. Tu as tous les outils, toutes les ressources dont tu as besoin. Ce que tu en fais dépend de toi. Le choix t’appartient.
Tes réponses sont en toi. Les réponses aux questions de la " Vie " sont en toi. Tout ce qu’il te faut, c’est regarder, écouter et faire confiance.
A mesure que tu t’ouvres à cette confiance, tu te souviendras de plus en plus de tout ceci.
Anonyme.
(Auteur Inconnu, traduit de l'anglais par Salomon Nasielski)
Publié le 21/10/2009 à 16:17 par perleastrale
Xu Guan, peinture sur soie, XVIIIe siècle
Dans cet immense palais, dont les pavillons percent l’azur du ciel,
Dont les colonnes étincelantes sont entourées de dragons d'or,
Derrière les stores qui se soulèvent, de belles jeunes filles, fêtant le beau soleil,
Font parler sous leurs mains délicates l’harmonie des cordes et des pierres sonores.
L’air qu’elles jouent, le souffle du printemps le porte aux oreilles du prince,
Cet air, c’est celui de la chanson Hâtons-nous de jouir .
On sort, on s’embarque sur le grand lac, pour aller visiter ses îles verdoyantes ;
L’eau monte et jaillit à la proue des barques rapides, couvertes de tentes aux brillantes couleurs.
Trois mille jeunes filles, d’une beauté parfaite, offrent le tribut de leurs jeux et de leurs rires,
Elles frappent des cloches ; elles battent le tambour ;
Elles font un bruit à croire que le palais s’écroule.
Le peuple aussi se réjouit au-dehors ; il danse, il chante l’hymne de la paix.
Le maître contemple son ouvrage :
Le calme et le bonheur de tous.
Les trente-six empereurs immortels viennent au-devant de lui pour l’inviter à les rejoindre.
Ils voltigent çà et là dans l'air, en abaissant leurs chars de nuées.
Mais l’empereur ne nous abandonne pas,
Il ne quitte point son heureuse capitale.
Voudrait-il, comme Hoang-ti,
Partir sans nous pour les demeures célestes!
Moi, son humble sujet, je lui crie : Vivez aussi longtemps que le (mont) Nan-chan !
Et vive à jamais la renommée de votre grand nom !
Li tai po
Publié le 21/10/2009 à 16:00 par perleastrale
Le maître de céans a du vin, mais ne le versez pas encore :
Attendez que je vous aie chanté la Chanson du chagrin.
Quand le chagrin vient, si je cesse de chanter ou de rire,
Personne, dans ce monde, ne connaîtra les sentiments de mon cœur.
Seigneur, vous avez quelques mesures de vin,
Et moi je possède un luth long de trois pieds ;
Jouer du luth et boire du vin sont deux choses qui vont bien ensemble.
Une tasse de vin vaut, en son temps, mille onces d’or.
Bien que le ciel ne périsse point, bien que la terre soit de longue durée,
Combien pourra durer pour nous la possession de l’or et du jade ?
Cent ans au plus. Voilà le terme de la plus longue espérance.
Vivre et mourir une fois, voilà ce dont tout homme est assuré.
Ecoutez là-bas, sous les rayons de la lune, écoutez le singe accroupi qui pleure, tout seul, sur les tombeaux.
Et maintenant remplissez ma tasse ; il est temps de la vider d’un seul trait.
Li tai po
Publié le 21/10/2009 à 15:59 par perleastrale
Au cinquième mois la neige n’est pas encore fondue dans les montagnes célestes,
Pas une fleur ne se montre sous un climat si rigoureux ;
On entend bien jouer sur la flûte l’air printanier de la chanson des saules,
Mais la couleur du gai printemps ne s’offre nulle part aux yeux.
L’aurore paraît, il faut combattre, attentif aux ordres pressés de la cloche ou du tambour ;
La nuit vient, on dort sans quitter la selle, en tenant embrassée l’encolure de son cheval.
Que ne puis-je, saisissant le sabre qui pend à ma ceinture,
Abattre moi-même d’un seul coup la tête du barbare Leou-lan4!
Li tai po
Publié le 21/10/2009 à 15:57 par perleastrale
Le jour d’hier qui m’abandonne, je ne saurais le retenir ;
Le jour d’aujourd’hui qui trouble mon cœur, je ne saurais en écarter l’amertume.
Les oiseaux de passage arrivent déjà, par vols nombreux que nous ramène le vent d’automne.
Je vais monter au belvédère, et remplir ma tasse en regardant au loin.
Je songe aux grands poètes des générations passées ;
Je me délecte à lire leurs vers si pleins de grâce et de vigueur.
Moi aussi, je me sens une verve puissante et des inspirations qui voudraient prendre leur essor ;
Mais pour égaler ces sublimes génies, il faudrait s’élever jusqu’au ciel pur, et voir les astres de plus près.
C’est en vain qu’armé d’une épée, on chercherait à trancher le fil de l’eau ;
C’est en vain qu’en remplissant ma tasse, j’essaierais de noyer mon chagrin.
L’homme, dans cette vie, quand les choses ne sont pas en harmonie avec ses désirs,
Ne peut que se jeter dans une barque, les cheveux au vent, et s’abandonner au caprice des flots.
Voir le texte chinois et la traduction anglaise de Bynner : Tangshi 56.
Li tai po
Publié le 21/10/2009 à 15:55 par perleastrale
Sur les flots ondulés que le fleuve Kin roule vers le nord-est,
Voyez nager côte à côte l’oiseau youèn et l’oiseau yang.
Si le mâle s’arrête à l’ombre des arbres qui bordent la rive,
Sa compagne se joue près de lui, parmi les roseaux en fleur .
Tous deux souffriraient mille morts et laisseraient déchirer leurs ailes délicates,
Plutôt que de fuir vers les nuages, si, pour fuir, il fallait se séparer.
Alors que la belle Ngo-kiao, dévorée par les regrets et la jalousie,
Seule au palais de Tchang-mên, où son chagrin redoublait chaque soir au coucher du soleil.
Tout entière au désir ardent de ramener vers elle les pensées du maître,
Achetait à prix d’or les vers d’un poète, interprète éloquent de ses sentiments ;
Qui s’en serait étonné ! Mais l’inconstance est dans le cœur des hommes ;
Ce poète ne devait ses inspirations qu’à la soif de l’or.
Il envoyait lui-même des présents de noce aux filles de Mo-ling,
Et recevait de Ouèn-kiun la Chanson des têtes blanches.
Le flot qui s’est écoulé (disait-elle) ne peut revenir à la source,
La fleur détachée de sa tige ne saurait retourner à l’arbre qui l’a laissée tomber.
Les plantes, certes, sont insensibles,
Voyez pourtant celles dont la nature est de s’attacher :
L’une se fixe où le vent la porte,
L’autre périt quand on l’arrache à l’appui qu’elle avait enlacé.
Les plantes même ont donc un instinct,
Qui vaut mieux que celui des hommes.
Ne roulez point ma natte de loung-su !
Laissez les araignées y tendre leurs fils :
Laissez aussi mon oreiller d’ambre fin ;
Peut-être y ferez-vous des songes qui vous rappelleront le temps passé.
Une fois l’eau répandue, qui pourrait la recueillir et remplir de nouveau la tasse !
La femme délaissée, une fois partie, il n’est pas moins difficile de la ramener.
Mais où trouver, depuis l’Antiquité, un exemple de prospérité sans ingratitude ?
Jusqu’à ce jour, je ne vois guère que celui de la tour Tsing-lo.
Sur les flots transparents que le fleuve Kin roule vers le nord-est,
Voyez nager côte à côte l’oiseau youèn et l’oiseau yang,
Si le mâle s’arrête à l’ombre des arbres qui bordent la rive,
Sa compagne se joue près de lui, parmi les roseaux en fleur.
Appelé à de hautes fonctions, Siang-ju a quitté sa province,
Monté sur un char rouge, que traînent quatre chevaux brillants.
Sa réputation a grandi rapidement à la cour,
L’empereur lui-même s’est montré ravi de son talent.
Enfin, j’ai ouï dire que Ngo-kiao, recourant à lui dans sa disgrâce,
A payé dix mille pièces d’or la faveur qu’elle a ressaisie.
Siang-ju ne se rappelle plus les jours où il était humble et pauvre encore,
Fier de sa charge et de ses richesses, il ne pense qu’à se remarier.
Il veut choisir maintenant entre toutes les filles de Mo-ling ;
L’amour et l’attachement de Ouèn-kiun, il en a perdu jusqu’au souvenir.
Pour elle, ses yeux sont devenus deux sources de larmes,
Qui coulent abondamment sur sa couverture de soie rose.
A la cinquième veille, au troisième chant du coq,
Aux premières lueurs du jour, elle avait composé la Chanson des têtes blanches.
Elle pousse de longs soupirs, elle néglige le soin de sa coiffure,
Elle lève la tête, comme pour dire au ciel : Que mon chagrin est profond !
Des remparts s’écroulèrent devant la femme de Ki-lang ,
Les murs, eux-mêmes, ont montré qu’ils pouvaient s’attendrir.
Le flot qui s’est écoulé ne peut revenir à la source,
La fleur détachée de sa tige ne saurait retourner à l’arbre qui l’a laissée tomber.
Ces hirondelles de jade, ornement de ma chevelure,
Elles étaient sur ma tête, le jour où je vous épousai ;
Je vous les offre aujourd’hui comme un souvenir,
Ne manquez pas de les essuyer souvent avec votre manche de soie.
Ne roulez point ma natte de loung-su,
Laissez les araignées y tendre leurs fils :
Laissez aussi mon oreiller d’ambre fin,
Vous y ferez encore des songes qui vous rappelleront le temps passé.
Le manteau de fourrure légère, enfermé dans ce meuble sculpté,
Ne le placez jamais, je vous en prie, sur d’autres épaules que les vôtres.
Pour moi, je possédais un miroir magique,
Un miroir où le cœur se reflète comme le visage au fond d’un puits ;
Je désire que vous le conserviez, pour y regarder votre nouvelle épouse,
Et qu’il vous serve plus tard à vous bien connaître tous les deux.
Une fois l’eau répandue, c’est en vain qu’on essaierait de la recueillir pour emplir de nouveau la tasse,
Ouèn-kiun partie, c’est en vain que Siang-ju la rappellerait près de lui.
Li tai po
Publié le 21/10/2009 à 15:53 par perleastrale
Un jour de printemps, le poète exprime ses sentiments au sortir de l’ivresse
Si la vie est comme un grand songe,
A quoi bon tourmenter son existence !
Pour moi je m’enivre tout le jour,
Et quand je viens à chanceler, je m’endors au pied des premières colonnes.
A mon réveil je jette les yeux devant moi :
Un oiseau chante au milieu des fleurs ;
Je lui demande à quelle époque de l’année nous sommes.
Il me répond : A l’époque où le souffle du printemps fait chanter l’oiseau.
Je me sens ému et prêt à soupirer,
Mais je me verse encore à boire ;
Je chante à haute voix jusqu’à ce que la lune brille,
Et à l’heure où finissent mes chants, j’ai de nouveau perdu le sentiment de ce qui m’entoure.
Les maisons chinoises ont presque toutes, à leur entrée, une sorte de vestibule abrité, mais non fermé, qui ressemble assez aux galeries extérieures des chalets suisses. Le pied des premières colonnes, c’est donc à peu près le seuil de la porte.
Li Tai po
Publié le 21/10/2009 à 14:41 par perleastrale
Dans le pays de Thsin, la charmante Lo-foh
Cueillait des feuilles de mûrier, aux bords d’une eau transparente,
Ses blanches mains posées sur les branches vertes,
Son teint resplendissant illuminé par un beau soleil.
Elle disait : Les vers à soie ont faim, le soin de les nourrir m’appelle ;
Il ne faut pas, seigneur, que vos cinq chevaux piétinent plus longtemps ici.
Sur le lac King-hou qui a trois cents li de tour,
Quand les fleurs du nénuphar s’épanouissent,
On est alors au cinquième mois, et les jeunes filles vont les cueillir.
Si nombreux sont les spectateurs que la rive en paraît étroite.
Les bateaux n’attendent plus la lune, pour les guider à leur retour ;
Ils s’en reviennent en plein jour au palais du roi de Youe.
La lune ne jette qu’une lueur incertaine,
Les coups mille fois répétés, que frappe le battoir des laveuses,
Se mêlent au gémissement du vent d’automne.
Cette triste harmonie s’accorde avec de tristes pensées.
Hélas ! quand donc aura-t-on pacifié les barbares !
Quand donc l’époux bien-aimé cessera-t-il de combattre au loin !
Un courrier part demain de grand matin pour la frontière ;
La nuit se passe à doubler chaudement des habits.
De jolis doigts ont pris bravement l’aiguille glacée ;
Mais ces ciseaux plus froids encore, que de courage pour les saisir !
Enfin tout est taillé, tout est cousu ; l’ouvrage est confié au courrier qui s’éloigne.
Combien de jours lui faudra-t-il pour arriver à Lin-tao ?
Li tai Po
Publié le 21/10/2009 à 14:37 par perleastrale
En buvant seul sous la lune
Un pichet de vin au milieu des fleurs:
Je suis seul à boire, sans compagnon.
Ma coupe levée, je convie la lune:
Voici mon ombre, et nous sommes trois!
La lune, hélas! ne sait pas boire,
Et mon ombre me suit sans comprendre.
Amies d'un instant, lune et ombre,
Débordons de printemps!
La lune vacille à mon chant:
A ma danse, l'ombre s'ébat.
Dans la joie, nous veillons ensemble:
Ivres, chacun s'en retourne. Amies inanimées de toujours
Au Fleuve des Nues, prenons rendez-vous!
-Li Tai Po-
Li Bai est un nom asiatique ; le nom de famille, Lǐ (李), précède donc le prénom Bái.
李白, Lǐ Bái (701-762) ou Lǐ Bó, ou encore 李太白 Lǐ Táibó, son nom de plume, est un des plus grands poètes chinois de la dynastie Tang. Il passa la plus grande partie de sa vie à voyager à travers la Chine. Influencé par la pensée taoïste, il fut sensible aux aspects fantastiques de la nature sauvage. Son œuvre exprime sa personnalité, qui refusait les contraintes. Sa vie plus ou moins légendaire inspira pièces et récits.